Redoubler d’efforts malgré une tendance positive
Qu’ils soient mortels ou entraînent de graves blessures, les accidents de la route impliquant des enfants sont toujours bouleversants. Les familles en souffrent, mais les responsables aussi. En ce qui concerne les accidents impliquant des enfants de moins de 15 ans, ces derniers sont souvent des automobilistes. La situation a évolué de manière positive ces dernières années. Cependant, il reste encore fort à faire pour améliorer durablement la sécurité de cette tranche d’âge sur les routes, notamment en ce qui concerne le facteur humain, les technologies automobiles et les infrastructures.
La tendance de ces dernières années est claire : sur les routes d’Europe comme dans d’autres régions du monde, on constate fort heureusement un recul du nombre d’enfants de moins de 15 ans tués sur les routes. Tandis qu’en 2005, cette tranche d’âge déplorait encore 1 325 victimes, on ne comptait « plus que » 593 enfants tués sur les routes en 2017, soit une baisse de 55 %. L’amélioration n’a pas été si nette aux États-Unis. Les chiffres de l’année 2017 ne sont pas encore disponibles mais entre 2005 et 2016, le nombre d’enfants décédés dans des accidents de circulation a baissé de 37 %, passant de 1 955 à 1 233. Il n’y a cependant pas lieu de baisser la garde car selon les chiffres provisoires, l’Allemagne aurait par exemple connu une recrudescence de décès en 2018. De plus, les chiffres du présent rapport relatifs à l’Afrique et à l’Asie indiquent que sur ces continents en particulier, les responsables font face à un défi de taille. Pour garantir une amélioration durable, ce ne sont pas les champs d’action qui manquent.
Parmi les missions les plus importantes, on peut citer l’éducation à la circulation routière, qui doit idéalement commencer avant même que l’enfant soit scolarisé. En effet, pour des raisons de développement, les enfants ne sont souvent pas en mesure de prendre la bonne décision face à un danger. C’est pourquoi il convient de leur expliquer clairement les risques liés à la circulation routière afin qu’il prenne conscience du danger le plus tôt possible. Il faut également mieux sensibiliser tous les autres usagers aux spécificités comportementales des enfants sur la route. Les adultes, et tout particulièrement les parents, doivent montrer l’exemple et être conscients de leur rôle de modèle : ils doivent par exemple porter un casque lorsqu’ils font du vélo et respecter les règles lorsqu’ils traversent une rue. Car le fait est que les enfants reproduisent souvent les comportement observés chez les « grands », ce qui peut malheureusement avoir des conséquences dramatiques.
Au-delà de l’éducation à la circulation routière, il est également essentiel de mettre en place des infrastructures sûres aux abords des écoles maternelles et primaires. Il peut par exemple s’agir de mesures de réduction de la vitesse, car la gravité d’un accident dépend fortement de la vitesse d’impact. Près des écoles, les parents qui déposent et récupèrent leurs enfants en voiture posent également problème. Ils ne pensent bien sûr pas à mal en conduisant leur progéniture jusque devant la porte de l’établissement. Mais cette pratique ne favorise en aucun cas l’autonomie et le comportement sûr de leurs enfants parmi les autres usagers de la route. Sans compter que le ballet de voitures matinal aux abords des écoles maternelles et primaires entraîne souvent des situations à risque.
Outre des infrastructures de qualité, un éclairage suffisant et fonctionnel, des contrôles de vitesse aux endroits fortement accidentogènes, une bonne signalisation à proximité des écoles maternelles et primaires et autres mesures, les enfants peuvent eux-mêmes contribuer à leur propre sécurité routière. Par exemple en portant des vêtements contrastés et munis d’éléments rétroréfléchissants et en équipant leurs vélos de dispositifs d’éclairage en parfait état de fonctionnement. Ce type de vêtements et d’accessoires permet aux conducteurs de mieux reconnaître les enfants, particulièrement au crépuscule, la nuit ou durant la période automnale où la lumière se fait rare.
Comme DEKRA l’a démontré à plusieurs reprises dans de précédents rapports sur la sécurité routière, les erreurs humaines (p. ex. dues à une distraction) sont souvent à l’origine des accidents la route. Manipuler le système de navigation, baisser le son de l’autoradio ou encore modifier la température de la climatisation : de petites actions qui ne durent que quelques secondes mais qui suffisent à détourner le regard de la route sur plusieurs mètres, même à vitesse réduite. Dans de telles situations, les systèmes automatiques comme l’aide au freinage d’urgence avec détection des cyclistes et piétons représentent un avantage non négligeable. Ces systèmes sont aussi utiles dans d’autres cas : lorsque des enfants traversent la circulation de façon imprudente et courent soudainement sur la chaussée ou se mettent en danger en adoptant tout autre comportement risqué.
Pour conclure, il convient de rappeler un objectif clair, déjà énoncé par DEKRA dans ses précédents rapports sur la sécurité routière : un comportement responsable, une bonne appréciation de ses propres capacités et un haut degré de respect des règles par tous les usagers demeurent indispensables pour prévenir au maximum l’apparition de situations dangereuses sur les routes. En effet, c’est encore et toujours le comportement au volant qui donne le plus souvent lieu à des accidents. Et cela, même les technologies automobiles les plus performantes et les infrastructures routières les mieux conçues ne seront jamais en mesure de le compenser.